À 32 ans, Emmanuelle Mörch est aujourd’hui la numéro 1 du tennis-fauteuil français. Après déjà deux olympiades (Rio 2016 et Tokyo 2021), elle aborde la qualification pour ceux de Paris 2024 avec l’envie de faire une performance.
À la voir taper dans la balle, on comprend vite qu’Emmanuelle Mörch n’est pas là pour rire. Et malgré un sourire enjôleur, se cache derrière cette native de la région parisienne une vraie volonté de progresser. “Changer de vie, de coach et de méthode d’entraînement, ça fait avancer. Aujourd’hui, je me sens bien mais c’est à force de travail et de jeu”.
SPORTIVE DE HAUT-NIVEAU ? J’Y PENSAIS MÊME PAS !
C’est en avril 2008 que la vie d’Emmanuelle bascule. Lors d’un accident de snowboard, elle se casse les vertèbres.
Le verdict est sans appel : elle ne pourra plus marcher. “Avant mon accident, je pratiquais le sport en loisir. Je faisais de l’équitation et de la gymnastique aux agrès. Je ne pensais jamais faire du haut-niveau”.
Mais Emmanuelle a besoin de se fixer des objectifs pour avancer. “J’ai d’abord décidé de passer mon Bac alors que j’étais encore à l’hôpital. Puis j’ai eu mon permis”. Très vite elle enchaîne avec le sport. Après s’être essayé au basket, elle préfère jouer au tennis. Si elle ne se pense pas douée, la Fédération détecte pourtant chez elle des capacités de future championne. Au fil des tournois et des entraînements, elle décroche son billet pour les Jeux paralympiques de Rio. “C’était de la folie, une ambiance à la brésilienne. Un très grand souvenir”. Malheureusement gâché par une blessure à la main droite. Si elle n’abandonne pas, elle ne peut pourtant pas défendre ses chances. C’est à Tokyo l’année dernière qu’elle réussit une première “perf” et une victoire au premier tour. Elle sera éliminée par la numéro 3 mondiale.
INGÉNIEURE ET 17e MONDIALE EN TENNIS FAUTEUIL
Diplômée d’une école d’ingénieurs, Emmanuelle va pendant quelques temps travailler chez L’Oréal à Paris, avec des emplois du temps surchargés.
“Il a fallu faire un choix et j’ai privilégié le tennis et ma carrière en me mettant en congés sans solde. C’est indispensable si je veux gagner des places”. Et ça marche. Aujourd’hui, Emmanuelle est 17e mondiale et n’hésite plus à envisager de battre les meilleurs.
“Avec mon compagnon, nous avons décidé il y a deux ans de quitter la région parisienne. La plupart des tournois se passent à l’extérieur, il me fallait donc du soleil. Nous sommes venus à Marseille et ici nous avons trouvé tout ce qu’il fallait : des infrastructures*, la mer, les calanques et une météo exceptionnelle. Le paradis pour nous, loin des clichés habituels”.
Un paradis qu’elle quitte souvent pour partir à l’étranger disputer les tournois.
Pour 2024, elle a revu ses ambitions à la hausse, grâce à une très bonne préparation physique et aussi l’aide d’un coach mental. “Avant, je pensais que mes adversaires étaient forcément meilleures que moi. Aujourd’hui, je suis consciente de mes qualités et de mes facultés à les battre. Je veux faire les JOP en 2024, mais d’abord, il faut que je décroche ma qualification”.
Pour cela, il faut terminer dans les 24 premières au classement mondial. Un défi largement à sa portée.
Et sans doute que le soleil méditerranéen veillera à offrir les meilleurs auspices olympiques à cette néo-Provençale, amoureuse de cette terre de sports.
*Emmanuelle Mörch s’entraîne au Cercle Sportif Marseille Tennis (Marseille 8e)
Source de la vidéo : France TV
LA FUTURE MARINA OLYMPIQUE SORT DE TERRE
En juillet dernier, Martine Vassal, Présidente du Conseil départemental, et Tony Estanguet, Président du Comité des Jeux Olympiques, ont posé la première pierre du futur site olympique de voile au Roucas-Blanc (Marseille 7e). Le lancement de ces travaux donne le coup d’envoi d’une succession d’aménagements qui mèneront jusqu’à l’ouverture des Jeux le 26 juillet 2024. Après avoir participé aux travaux du site de la Pointe-Rouge et investi sur les équipements des quais de l’île du Frioul, le Département a voté une aide de 6 millions d’euros afin de bâtir une Marina Olympique de grande qualité d’accueil.